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Le bruit, les places, les rails, la nuit.
Je ne pouvais pas rester.
Ici le monde est morne, les hommes autour, des ombres.
Le souvenir des matins détrempés, trottoirs luisants et cieux rougeâtres,
me transpercent avec une insoupçonnée vigueur, vertige saumâtre au creux des mains.
Les halos des réverbères pointent des balcons absents,
Je ne marche plus vraiment, et le boulevard est mien.
L'impasse, la brise, les ponts, l'enfer.
Perdre rend orphelin, partir aussi laisse de grands vides.
Contraste avec mes sentiments d'alors, comblée, encombrée, intégrale.
Des platanes ébouriffés, des ruelles aguichantes, cette vision tout en haut, sans limites.
La neige mangeait la route, garnissait les toits et tourmentait les cons.
Maintenant il faut ronger l'asphalte, forer la glaise
Extirper ne serait-ce qu'une paillette d'allégresse.
Les toits, la pluie, le mur, les vents,
Et l'eau alors... les bords, les quais, des baumes étranges à la frénésie vaine qui cingle les rues.
Deux façades similaires n'ont rien à voir, une fois que l'on s'est retourné.
Le jour, derrière la vitre, les devantures détalent.
On peut sortir dehors et humer l'air, quitter l'immeuble et soupirer.
La nuit, les lumières évoquent à mes yeux myopes, une myriade de bulles colorées.
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